À Christchurch, un premier séisme sévit en septembre 2010, puis une réplique violente en février 2011, particulièrement meurtrière, et une seconde en juin de la même année, qui a détruit davantage la ville. La ville porte encore, trois ans après la catastrophe, les stigmates du désastre. L'activité sismique menace quotidiennement la ville et constitue une entrave à l'avancement des chantiers, les élus se divisent sur les questions liées à la reconstruction.
Une grande partie des habitations à été classée en zone "orange" par l'EQC (Earthquake Commission) qui se charge d'inspecter et de contrôler chaque bâtiment. Trois ans après le séisme ayant provoqué la mort de 186 personnes, des centaines de gens attendent encore l'inspection et la décision de l'EQC, continuent de vivre dans des maisons insalubres. Impossible bien sûr de vendre son bien ou de toucher quoique ce soit de la part des assurances avant l'inspection. Et de penser que dans la précipitation, la commission a embauché des personnes très peu qualifiées pour accélérer ce processus de contrôle des habitations, le résultat étant un mauvais état des lieux des structures et une évaluation erronée des risques.
Des centaines de bâtiments sont endommagés. Des palissades encerclent les chantiers, des grues ponctuent le paysage, des échafaudages occultent les façades délabrées. Le va-et-vient permanent des ouvriers anime cette ville fantôme, leurs casques oranges et leurs gilets fluorescents détonnent sur la grisaille des décombres. Les camions qui transportent débris ou nouveaux matériaux paralysent la circulation et envahissent ces routes tronquées. Quelques touristes foulent les pavés du centre ville et immortalisent en clichés couleur le nouveau profil de la cathédrale, privée de sa façade principale.
Christchurch apparaît comme une parenthèse dans notre voyage. Le contraste est percutant, les courbes et la sinuosité des paysages face aux lignes brisées de cette architecture à reconstituer.