Fourbues après un mois de cueillette intensive, nous voilà prêtes à partir pour la Nouvelle-Zélande.
Après quatre semaines de cueillette intensive...
À la Beerenberg, on trouve de tout. Cueillette de fraises mais pas seulement ! On a fait la connaissance des gherkins, de la famille des cornichons, utilisés en pickles ou comme ingrédient pour la confection de sauce.
5h30 : premier réveil
5h39 : second réveil
Hop, debout, préparation des sandwichs, du petit dej englouti en un rien de temps
6h12 : brossage de dents et chaussures
6h22 : ceintures bouclées, musique à fond pour nous réveiller, nous sommes en route.
6h39 : voiture garée. Attente des instructions du jour par Roger.
C'est parti.
On enfile nos gants, on prépare nos petits tickets, on s'empare d'un seau.
AVERTISSEMENT
Les dialogues qui suivent n'engagent en aucun cas la responsabilité de ses auteurs. Ils ont été prononcés sous le coup d'une intense fatigue. Nous vous prions de nous excuser pour le manque d'intérêt de ces propos.
M : Claire, t'as rempli combien de buckets ?
C : Trois, y'a rien sur ces rangées...
M : C'est désespérant
C : Oh attends, je viens de trouver des gherkins géants
C : Rah je me fais attaquer par les lovegrass
M : c'est vraiment la jungle
M : Claire j'en peux plus
C : moi non plus
C : quand je ferme les yeux, je vois des gherkins, c'est intéressant
M : avant de m'endormir, je suis encore en train de les cueillir
C : c'est marrant ça ne fait pas ça avec les fraises
M : ah l'autre fois j'ai vu un truc qui avait la forme d'un gherkin mais rouge et jaune comme une fraise, c'est bien
M : bon ces fraises sont moisies, mochtiques ou pourries
C : c'est à cause de la pluie
C : t'as goûté une fraise ?
M : oui celles-ci sont délicieuses, je les mange toutes
C : tu prends celles qui sont un peu molles ?
M : ben vu qu'il y en a peu, je prends ce qui vient maintenant.
C : il se remplit ton seau ?
M : non pas vraiment, je dois en être au tiers, ça ne monte plus.
C : ils sont bien gentils, mais on ne peut pas les inventer les fraises, si y'en a pas, y'en a pas.
C : toi aussi parfois quand il y a un noyau qui résiste, tu te rends compte que tu retiens ta respiration ?
M : c'est exactement ce que je me disais.
C : je comprends pas pourquoi on ne pourrait pas dénoyauter ces prunes assises, devant un feuilleton
C : Margot j'en peux plus
M : moi non plus...
Sur l'ensemble des hectares de terrain de la ferme, il y a plusieurs patchs de fraises dont l'odeur qui en émane est très agréable. Le tennis court, le fishlock, freeway patch près des vaches...
Il faut cueillir la fraise en sectionnant avec le pouce juste au-dessus des petites feuilles en corolles. Ne pas les prendre trop petites, ni trop blanches.
On travaille par tous les temps. Pluie, grosse chaleur (la journée se termine alors à 12h30), brouillard le matin... Vers 10h, juste avant la pause, le soleil commence à se faire sentir.
Les douleurs au dos également.
Une fois le seau rempli, il faut encore le porter (entre dix et douze kilos), dos courbé, jusqu'au bout de la rangée. Ne pas oublier de mettre un petit ticket avec notre identifiant : sinon, c'est comme si on avait rien fait. La paie est au rendement.
Les seaux sont ensuite emportés par Roger à l'entrepôt où ils seront pesés et leur contenu trié.
Apres les fraises et les gherkins, il y a aussi les prunes. À raison de trois tonnes de prunes récoltés en une matinée, pas étonnant qu'on soit cette fois payés à l'heure.
On nous a aussi proposé de les dénoyauter. Histoire de bien connaître la prune.
En blouse et en charlotte.
Après une ou deux heures d'échauffement, notre dextérité s'est amplifiée et nous réussissons à tenir la cadence : une heure et demie pour deux seaux, soit 90 minutes pour dénoyauter 20kg de prunes. Nous devenons expertes.
Dans deux jours on décolle pour la Nouvelle-Zélande, impatientes de découvrir les merveilles de cette île, et de faire baisser la température de nos cellules grises dans votre intérêt, chers lecteurs.